Shanghai, 1992. En 1992, je visite les bourses qui viennent de s'ouvrir à Shanghaï. Le bras d'un spéculateur se lève ici avec la même énergie que celui du militant maoïste. Il brandit le journal "La Bourse", 300 000 exemplaires chaque lundi. Celui-ci titre une interview d'un "parvenu" (ainsi désigné par le journal): "Après la fortune, il faut la vertu." Un autre riche raconte: "Sans le sou, je travaillais autrefois pour vivre, maintenant j'ai de l'argent, je suis un homme, un homme libre." les spéculateurs croyaient que la bourse pouvait seulement monter. Mais elle a chuté, et la presse a rapporté plusieurs suicides. Une vieille dame aux petits pieds est venue un jour se présenter au guichet: "Le bon temps est revenu, alors j'apporte mes actions du Kuomintang." A-t-elle eu plus de chance que nos porteurs d'emprunts russes |
